
L'État propriétaire, mais peu gestionnaire
La France dispose d’un parc immobilier colossal, fruit de son histoire et de la complexité de ses administrations. Le chiffre est vertigineux : 195 745 bâtiments, couvrant plus de 96,7 millions de m², dont 80 % sont détenus en pleine propriété.
Mais cette masse immobilière pose problème : mal entretenue, sous-utilisée, morcelée entre les ministères, et coûteuse à maintenir.
Plusieurs dizaines de milliers de biens sont partiellement ou totalement inoccupés, parfois depuis des années.
C’est le cas, par exemple, de 5 tours de quinze étages situées aux portes de Paris, désertées depuis 2015. Autrefois occupées par des gendarmes, elles sont aujourd’hui vides, et leur réhabilitation coûterait plus que leur valeur marchande actuelle.
Création d’une foncière de l’État : de quoi s’agit-il ?
Pour mettre fin à cette gabegie, le gouvernement veut créer une société foncière publique.
Indépendante des ministères, elle serait chargée de centraliser, gérer, valoriser, louer ou céder les biens immobiliers de l'État.
L’objectif est donc de professionnaliser la gestion du parc en dissociant 2 fonctions :
- L’État occupant (les services publics),
- L'État propriétaire (qui détient, entretient, valorise, arbitre).
Cette foncière agira comme une véritable entreprise immobilière, avec une logique de rentabilité et de performance.
Elle pourra décider de revendre certains biens, de les mettre en location, ou encore de les céder via des partenariats public-privé.
Des cessions immobilières déjà en cours
Ce mouvement n’est pas qu’un projet à moyen terme et pas si novateur non plus. Depuis quelques années, l'État vend déjà régulièrement des biens immobiliers, notamment via une plateforme officielle qui reprend toutes les annonces.
En 2024, ces ventes ont déjà rapporté 222 millions d’euros. Parmi les offres récentes, on peut trouver par exemple :
- Un hôtel particulier à 750 000 €;
- La maison de l’administration à Nantes, mise à prix 10 millions d’euros;
- Des terrains nus, des bâtiments désaffectés ou encore des logements de fonction vides.
Cette dynamique devrait donc largement s’amplifier dans les mois à venir.
Comment fonctionne la plateforme de cession de l'État ?
La plateforme officielle de vente de l'État (cessions.immobilier-etat.gouv.fr) propose régulièrement des biens immobiliers publics à la vente : anciens bureaux, logements de fonction, casernes, terrains, parfois atypiques ou historiques. .
Ces biens sont souvent vendus à des prix attractifs, parfois en dessous du marché, car ils nécessitent des travaux ou une reconversion.
Investir dans ces actifs peut offrir une belle valeur patrimoniale et un fort potentiel de rentabilité, surtout pour ceux qui projettent d'y mener des projets ambitieux (division, rénovation, changement d’usage).
Quelles opportunités pour les investisseurs ?
Avec près de 200 000 biens, l’État dispose de toutes les typologies d’actifs :
- Logements ;
- Bureaux ;
- Terrains constructibles ;
- Casernes ;
- Hôpitaux ou anciens établissements scolaires ;
- Monuments historiques ;
- Bâtiments atypiques (anciens tribunaux, prisons, hôtels de préfecture…).
Ces actifs sont répartis sur l’ensemble du territoire, ce qui peut permettre aux investisseurs de cibler des marchés locaux ou de profiter de décotes dans des zones rurales ou périurbaines.
Néanmoins, même si les appels d’offres sont accessibles à tous, les investisseurs aguerris ou institutionnels sont souvent favorisés.