Assurance loyer impayé ou garant : comment choisir ?
11 juin 2025
Avant de calculer un complément de loyer, vous devrez vérifier que toutes les conditions légales sont réunies pour l’appliquer. 👇
Pour commencer, le logement doit se situer dans une commune qui applique le plafonnement des loyers (à ne pas confondre avec l'encadrement des loyers).
Autrement dit, il s'agit de villes qui imposent un plafond de loyer maximum.
La plafonnement des loyers est actuellement actif sur les zones suivantes :
De plus, le loyer de base indiqué au bail doit atteindre le plafond autorisé, qu’on appelle le “loyer de référence majoré”.
Si votre loyer de base est inférieur à ce maximum légal, aucun complément n'est possible.
Ensuite, pour prétendre au complément de loyer, le logement doit présenter un ou plusieurs atouts exceptionnels (confort ou localisation), par comparaison aux logements similaires du même secteur.
Concrètement, on peut évoquer une vue panoramique, une grande terrasse, l'accès à un jardin privatif, des équipements de luxe, etc.
Il suffit que ces prestations soient uniques et non prises en compte dans le loyer de référence (et bien entendu, ne pas déjà faire l'objet de frais ou charges séparés).
Depuis la loi du 16 août 2022 (dite loi Pouvoir d'achat), il est interdit d'appliquer un complément de loyer si le logement présente des défauts ou non-conformités aux critères de décence.
Par exemple, aucun complément n’est autorisé pour un logement avec des WC communs sur le palier, des problèmes d'humidité, ou une mauvaise performance énergétique (logement classé F ou G au DPE).
Ainsi, le complément de loyer n'est possible que si le logement est irréprochable sur les critères de base, et qu'il offre en plus un ou plusieurs atouts exceptionnels.
Il faut le savoir : la loi ne fournit aucune formule mathématique pour calculer le montant du complément de loyer.
C'est donc au propriétaire d'estimer de manière raisonnable la valeur de ces prestations exceptionnelles.
Il existe néanmoins plusieurs étapes à respecter pour déterminer un complément de loyer :
Prenons un exemple pour y voir plus clair.
Supposons un appartement de 50 m² situé en zone encadrée, avec un loyer de référence majoré de 30 € par mètre carré.
Le loyer de base plafonné serait donc de 1500 € (50 m² × 30 €).
Le loyer total hors charges à indiquer au bail serait ainsi de 1650 € par mois, dont 1500 € de loyer de base et 150 € de complément de loyer.
Si vous décidez d'appliquer un complément de loyer, la loi vous oblige à le préciser clairement dans le contrat de bail.
Le bail doit indiquer le montant du loyer de base, le montant du complément de loyer additionnel, et lister les caractéristiques exceptionnelles du logement qui justifient ce complément.
Les communes qui appliquent le plafonnement des loyers renforcent de plus en plus les contrôles.
En cas de non-respect du plafonnement (loyer de base trop élevé ou complément non justifié), la loi prévoit des amendes pouvant aller jusqu'à 5 000 € pour une personne physique (et 15 000 € pour une personne morale, par exemple une SCI) si le loyer dépasse illégalement le maximum autorisé.
Même après avoir signé le bail, le locataire dispose d'un droit de contestation du complément de loyer s'il le juge injustifié.
Dans les 3 mois suivant la signature du bail, il peut saisir gratuitement la Commission Départementale de Conciliation (CDC) pour contester le montant.
Le bailleur devra alors justifier le bien-fondé de son complément devant la commission.
Si aucun accord amiable n'est trouvé, le locataire peut porter le litige devant le tribunal.
Le juge pourra, s'il estime le complément abusif ou non justifié, ordonner sa réduction ou sa suppression, avec effet rétroactif depuis le début du bail (le trop-perçu devra être remboursé au locataire).