
La pause de MaPrimeRénov’ à l’origine d’un grand virage
Cet été, le gouvernement a décidé de suspendre le dispositif MaPrimeRénov’.
Ceux qui voulaient déposer une nouvelle demande ont dû patienter, alors que le dispositif est devenu la principale aide publique pour la rénovation énergétique des logements.
Cette interruption répondait à la volonté du gouvernement de revoir en profondeur le fonctionnement de la prime.
Depuis son lancement en 2020, MaPrimeRénov’ a permis à des millions de foyers de financer des travaux d’isolation, de chauffage ou encore de ventilation. Mais au fil des années, le dispositif a montré ses limites :
- D’un côté, les demandes se sont multipliées, entraînant des délais de traitement importants ;
- De l’autre, plusieurs études ont pointé que les rénovations financées n’étaient pas toujours assez ambitieuses pour améliorer réellement la performance énergétique des logements.
Et c’est sans évoquer les problèmes de fraude dont chacun a déjà entendu parler.
La pause estivale visait donc à simplifier les démarches, recentrer les aides sur les travaux les plus efficaces et éviter les effets d’aubaine liés aux rénovations partielles peu performantes.
Mais au-delà de l’aspect technique, cette suspension est un signal politique. Elle a rappelé que l’État entend donner une nouvelle orientation à la rénovation énergétique, en privilégiant une logique de résultats.
Les nouveautés dès septembre 2025
Après la parenthèse estivale, MaPrimeRénov’ ouvre de nouveau le 30 septembre avec de nouvelles règles. Le nombre de nouveaux dossiers acceptés en rénovation d'ampleur sera limité à 13 000 jusqu’à fin 2025. Dans un premier temps, à la réouverture, seuls les ménages très modestes pourront déposer un dossier.
De nouveaux plafonds de remboursement
Après les changements :
- L’aide ne couvrira plus que 45% des travaux pour les revenus “intermédiaires” ;
- Elle couvrira 10% pour les revenus “supérieurs”;
- Et entre 60% et 80% pour les ménages “modestes” et “très modestes”.
Avant, le plafond était fixé à 70 000 € de travaux si le projet permettait un gain d’au moins 4 classes de DPE. Désormais, le plafond des dépenses éligibles sera de 30 000 € ou 40 000 €, en fonction du gain énergétique offert.
Par ailleurs, le bonus de subvention de 10 % est supprimé (pour les passoires thermiques qui atteignaient au moins l'étiquette D).
Un recentrage sur les rénovations performantes
Le gouvernement souhaite mettre fin aux aides dispersées pour des gestes isolés (comme le remplacement d’une chaudière ou la pose de quelques fenêtres) lorsqu’ils n’entraînent pas d’amélioration significative du diagnostic énergétique.
Désormais, les projets éligibles doivent viser un gain énergétique mesurable.
L’accompagnement obligatoire renforcé
Autre nouveauté majeure : le rôle renforcé des Accompagnateurs Rénov’. Pour les ménages engagés dans des rénovations importantes, le recours à cet accompagnement devient incontournable.
Ces professionnels certifiés guident les particuliers à chaque étape : choix des travaux, sélection des entreprises, montage des dossiers de financement.
Ce qui change à partir de 2026
À partir de 2026, les subventions accordées pour des travaux ponctuels (comme le remplacement d’un simple équipement de chauffage ou la pose de fenêtres) seront fortement réduites, voire supprimées, lorsqu’ils ne s’inscrivent pas dans un projet global.
Certains travaux ne seront plus du tout éligibles au parcours par geste : c’est le cas de l'isolation des murs par l'intérieur ou l'extérieur, ainsi que de certains dispositifs de chauffage biomasse.
Mais d'ici là, le gouvernement peut encore prendre de nouvelles décisions concernant le dispositif...