Hausse des prélèvements sociaux : quel impact pour les bailleurs ?
21 novembre 2025
En réalité, le statut du bailleur privé était absent du texte initial, mais un amendement a été déposé le 23 octobre 2025.
Rappelons un peu les faits. Lors de la présentation du projet de loi de finances 2026 début octobre, le statut du bailleur privé ne figurait pas dans le texte gouvernemental initial.
L’absence avait d’ailleurs suscité l’incompréhension du secteur, qui attend une refonte claire du cadre fiscal applicable aux revenus fonciers.
Plusieurs mois de travail avaient pourtant été consacrés à ce projet. Deux rapports parlementaires :
Après de nombreuses réactions de la part des professionnels de l’immobilier face à l’absence de mention dans le texte, le gouvernement avait rapidement annoncé qu’un amendement serait déposé pour réintroduire le dispositif dans le débat budgétaire.
Voici ce que dit cet amendement 👇
Le 23 octobre 2025, le ministre du Logement Vincent Jeanbrun a officiellement présenté un amendement pour instaurer le fameux statut de bailleur privé.
Mais on s'aperçoit que l’objectif n’est plus de soutenir l’investissement locatif en général, mais l’investissement dans le neuf et (un peu) l’ancien à rénover.
Cela dit, on s’y attendait.
Le texte se structure donc autour de deux volets :
🔎Voyons ça de plus près.
Le premier pilier du dispositif concernerait les investissements locatifs réalisés dans le neuf à partir du 1er janvier 2026.
Ainsi, un bailleur qui achèterait un logement neuf (ou en état futur d’achèvement) s’engagerait à le louer vide pendant au moins 9 ans pour bénéficier d’un amortissement fiscal.
Cet amortissement permet de déduire chaque année 2 % de la valeur du bâti (hors terrain) du revenu foncier imposable. Mais rappelons que, comme la valeur du terrain n’est pas amortissable et représente en moyenne 20 % du prix total, cela équivaut à 1,6 % de la valeur totale du bien par an.
Par exemple, pour un appartement de 300 000 €, dont 240 000 € sont considérés comme valeur du bâti, le propriétaire pourrait déduire 4 800 € par an de ses revenus fonciers.
Néanmoins, le montant de l’amortissement déductible serait plafonné à 5 000 € par an et par foyer fiscal.
Le deuxième volet de l’amendement concerne la rénovation énergétique des logements anciens.
Le texte propose de :
Je rappelle qu’un des points clés de cet amendement est de réduire l’écart entre la fiscalité des locations meublées (LMNP) et celle des locations nues.
C’est alors que, de manière plutôt surprenante, un amendement prévoit de supprimer le plus gros avantage fiscal du régime LMNP : la déductibilité des amortissements (sauf dans le cas d'un investissement dans le neuf, loué en résidence principale).
Malgré ces annonces, le texte n’est pas encore finalisé.
Le projet de loi de finances suit actuellement son parcours législatif : après l’examen en commission des finances de l’Assemblée nationale, il sera débattu en séance publique, puis au Sénat.
Les discussions vont sûrement se poursuivre jusqu’à la fin de l’année, pour une adoption définitive du budget et une entrée en vigueur au 1er janvier 2026.
D’ici là, des ajustements sont possibles : taux d’amortissement, plafonds, durée ou type de location concerné...
Plusieurs organisations professionnelles, dont la FNAIM, appellent déjà à des précisions et redoutent que le dispositif reste trop limité pour relancer réellement l’investissement locatif.
À suivre…