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29 août 2025
Pendant longtemps, le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) était la stratégie favorite des investisseurs particuliers.
Et pour cause, il offrait la possibilité d’amortir le bien immobilier et son mobilier, tout en profitant à la revente d’un calcul de plus-value particulièrement avantageux.
Avant, les amortissements déduits pendant l’exploitation n’étaient pas réintégrés dans le calcul de la plus-value. Autrement dit, l’investisseur bénéficiait d’un double levier :
Malheureusement, comme vous le savez, cet avantage a pris fin avec la loi de finances 2025.
Depuis le 1er janvier, les amortissements pratiqués doivent désormais être réintégrés dans le calcul de la plus-value. Autrement dit, la base imposable à la revente est plus élevée qu’avant.
👉 Ce qui est important de relever, c’est que le LMNP s’aligne maintenant sur les règles déjà en vigueur pour les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés (SCI à l’IS).
En pratique, cette réforme met donc un terme à ce que beaucoup considéraient comme un “cadeau fiscal” réservé aux investisseurs en LMNP.
Faut-il pour autant tourner le dos au LMNP ? Nous sommes formels : non, pas nécessairement.
Car si le statut a perdu son avantage historique lié aux amortissements, il conserve un atout important : les abattements pour durée de détention.
Ces abattements qui augmentent progressivement au fil des années, permettent de réduire la fiscalité lors de la revente. C’est là que réside aujourd’hui la véritable force du LMNP, en particulier pour les investisseurs ayant une vision de long terme.
Pour comprendre l’impact concret de la réforme, rien ne vaut une mise en situation chiffrée. Prenons un exemple réaliste afin de comparer, à la lumière des nouvelles règles, la fiscalité d’une revente en SCI à l’IS et en LMNP.
Dans le cadre d’une SCI soumise à l’impôt sur les sociétés, la plus-value ne se calcule pas sur le prix d’achat initial, mais sur la valeur nette comptable. Celle-ci correspond au prix d’acquisition diminué des amortissements déjà pratiqués.
Dans notre exemple, la valeur nette comptable est de 200 000 euros (300 000 – 100 000). La plus-value imposable est donc de 200 000 euros, puisque l’investisseur revend son bien 400 000 euros.
Cette plus-value est soumise à l’impôt sur les sociétés. Le calcul s’effectue donc par tranches :
👉 Mais attention, si cet argent doit être versé à titre personnel (s'il veut récupérer cet argent), il faut ajouter une deuxième couche d’imposition : la flat tax de 30 %. Appliquée aux 154 250 euros, elle représente 46 275 euros. Au final, l’investisseur perçoit donc réellement 107 975 euros.
Voyons maintenant ce qui se passe avec le même scénario en LMNP.
Depuis la réforme, les amortissements sont eux aussi réintégrés dans le calcul de la plus-value.
La comparaison est sans appel. Dans cet exemple, la SCI à l’IS génère certes un bénéfice conservé dans la société, mais ce bénéfice fond très rapidement lorsqu’on veut le percevoir en tant que particulier.
Malgré la réforme, le LMNP conserve un net avantage grâce aux abattements pour durée de détention et à l’absence de double imposition. L’investisseur dispose immédiatement d’une somme bien plus élevée dans son patrimoine personnel.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : dans l’exemple étudié, le LMNP offre un avantage à la revente grâce aux abattements et à l’absence de double imposition.
Pourtant, conclure trop vite que le LMNP est toujours préférable est une erreur. Le véritable choix dépend de votre profil d’investisseur et de votre vision patrimoniale à long terme.
Pour un particulier qui détient un ou deux biens locatifs et qui cherche avant tout à compléter ses revenus ou à préparer une retraite plus confortable, le LMNP reste un dispositif très adapté. Sa simplicité administrative, la fiscalité allégée à la revente et l’accès direct au capital net en font une solution efficace et lisible.
Dans ce cas de figure, les abattements jouent un rôle déterminant.
En revanche, si l’objectif est de bâtir un patrimoine conséquent avec une logique de croissance, la SCI à l’IS peut offrir plus de flexibilité. Elle permet de conserver les bénéfices dans la société, de les réinvestir dans de nouveaux projets et pourquoi pas de structurer votre portefeuille à travers une holding.
Dans cette configuration, l’investisseur ne cherche pas à percevoir immédiatement le fruit de ses plus-values, mais à faire travailler la trésorerie accumulée au service de futurs investissements.
Ce schéma est particulièrement pertinent pour ceux qui développent une activité patrimoniale quasi professionnelle ou qui disposent déjà d’une société commerciale dont les excédents financiers peuvent être redéployés dans l’immobilier.
Le critère décisif réside donc moins dans la comparaison ponctuelle des régimes fiscaux que dans la cohérence globale de votre stratégie :
Les dispositifs jugés avantageux aujourd’hui peuvent perdre de leur attrait demain. La réforme 2025 en est la preuve. S’engager dans une SCI à l’IS suppose aussi d'anticiper les stratégies à long terme, notamment pour éviter les montages artificiels qui pourraient être ciblés par l’administration fiscale. À l’inverse, rester en LMNP demande une vigilance constante sur les calculs, car de nombreux simulateurs en ligne n’ont pas encore intégré les nouvelles règles !