Vendre un logement loué : comment éviter la décote ?
15 août 2025
Contrairement à ce que beaucoup de propriétaires imaginent, la loi ne fixe aucun nombre minimum de loyers impayés avant de pouvoir engager une procédure d’expulsion.
L’expulsion peut donc légalement être initiée dès le 2eme mois d’impayé de loyer, à condition de respecter la procédure prévue par la loi.
Ce délai légal de 2 mois est fixé par l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989, qui encadre les rapports locatifs. Pendant ce délai, le locataire a la possibilité de régulariser sa situation (paiement du loyer ou accord avec le bailleur). Si aucune régularisation n’a lieu, le bail peut être résilié, et le bailleur est en droit de saisir le juge pour demander l’expulsion.
Concrètement, si le locataire ne règle pas ses dettes dans les deux mois suivant un commandement de payer délivré par huissier, la clause résolutoire s’applique automatiquement. Le bail peut alors être résilié, et le propriétaire est en droit de saisir le juge pour obtenir l’expulsion du locataire.
✅Par ailleurs, il faut savoir que même en l’absence de clause résolutoire dans le contrat de bail, le bailleur peut toujours obtenir la résiliation du bail pour impayés.
Enfin, il est essentiel de prendre en compte la trêve hivernale, qui interdit toute expulsion locative entre le 1er novembre et le 31 mars de l’année suivante, sauf exceptions prévues par la loi (notamment relogement du locataire).
Même si une décision judiciaire a été rendue, l’expulsion ne pourra pas être exécutée pendant cette période. Cela peut rallonger les délais de plusieurs mois si la procédure aboutit à l’approche ou pendant la trêve.
Même si un bailleur peut entamer une procédure dès le 2eme mois d’impayé de loyer, l’expulsion effective d’un locataire peut prendre plusieurs mois, voire années selon la situation et les garanties mises en place par le bailleur.
On distingue 3 types de garantie pour protéger les loyers du propriétaire :
En l’absence de garantie, le délai total entre le premier impayé et l’expulsion effective varie souvent entre 12 et 18 mois.
Sans garantie, le bailleur doit gérer seul l’intégralité des démarches, du recouvrement à la procédure d’expulsion.
Cela suppose souvent des délais plus longs dans le respect des étapes suivantes :
La présence d’une garantie ne permet pas d’éviter la procédure judiciaire, mais elle peut en accélérer les démarches.
Avec une assurance loyer impayé, le délai entre le premier impayé et l’expulsion varie souvent entre 6 et 9 mois.
L’assurance loyer impayé permet de déclarer l’impayé de loyer dès les premiers jours de retard.
Après 1 mois d’impayé, l’assureur peut prendre en charge :
Le délai moyen d’expulsion observé avec la garantie Visale est compris entre 8 et 12 mois après le premier retard de loyer.
La garantie Visale, proposée par Action Logement, peut également couvrir les loyers impayés sous certaines conditions. Toutefois, les délais de traitement sont un peu plus longs qu’avec une assurance loyer impayé.
Dans ce cas, même si le bailleur est indemnisé, il doit financer lui-même l’expulsion.
Lorsque le bail est couvert par une caution solidaire, le bailleur peut se tourner vers elle dès le premier impayé.
Trois situations sont possibles :
Dans les cas où la caution refuse de payer ou est défaillante, les délais d’expulsion sont ceux constatés sans garantie, soit environ 12 à 18 mois au total.
💡A lire aussi : Assurance loyer impayé ou garant : comment choisir ?
Lorsque le bailleur n’a pas prévu de garantie pour se protéger contre les loyers impayés (garantie visale, assurance loyer impayé ou cation solidaire) il assume seul le risque d’impayé.
Dans ce cas, il devra agir le plus rapidement possible et suivre les étapes suivantes :
Si vos loyers sont couverts par une assurance loyer impayé, la procédure et les délais sont prévues par votre contrat d’assurance.
Le plus souvent, le bailleur a 30 jours pour déclarer l’impayé.
Dès lors, c’est l’assureur qui se chargera du recouvrement des loyers et du lancement de la procédure judiciaire.
Selon les contrats, l’assurance peut prendre en charge l’impayé de loyer dès le 3ème mois d’impayé (et après 1 mois d’impayé chez Imodirect).
Si vous avez adhéré à la garantie visale, vous devez signaler l’impayé à Action Logement dans un délai d’un mois après son apparition, via la plateforme dédiée.
Vous devez fournir les justificatifs nécessaires (bail, état des loyers, relances) et le dossier est ensuite analysé. En cas de validation, Action Logement prend en charge les loyers dans la limite du plafond prévu.
Mais contrairement à une GLI, Visale ne couvre pas les frais de justice. Si la situation n’est pas régularisée, le bailleur devra donc prendre en charge lui-même la procédure d’expulsion.
Lorsque le bail est couvert par une caution solidaire, vous devrez adresser une lettre de mise en demeure à la caution dès le premier impayé, en courrier recommandé avec accusé de réception.
Il sera nécessaire de l’informer précisément du montant dû, des relances déjà effectuées et du délai laissé pour le règlement.
Si la caution ne réagit pas ou conteste sa responsabilité, le bailleur devra alors engager une procédure judiciaire contre le locataire, et éventuellement contre la caution elle-même.
Si la caution est solvable et coopérative, l’impayé peut être régularisé sans aller au tribunal.
💡A lire aussi : Dégradation locative : le bailleur peut-il être responsable ?
Type de garantie |
Délai pour engager la procédure |
Délai moyen avant expulsion |
Prise en charge des frais de procédure |
Sans garantie |
Dès le 2e mois d’impayé |
12 à 18 mois |
À la charge du bailleur |
GLI (assurance loyers impayés) |
Dès 1 mois d’impayé (déclaration à faire sous 15 à 30 jours selon contrat) |
6 à 9 mois |
Oui, prise en charge intégrale |
Garantie Visale |
Déclaration dans le mois suivant l’impayé |
8 à 12 mois |
Non, frais judiciaires à la charge du bailleur |
Caution solidaire |
Dès le 1er impayé (mise en demeure) |
9 à 15 mois |
Non, sauf recours judiciaire contre la caution |